Un opéra en trois actes pour le rail belge ce dimanche
Analyse de Mediarail.be - Technicien signalisation et observateur ferroviaire
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03/04/2016

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La Belgique ferroviaire est un opéra en trois actes en ce dimanche 3 avril.

Acte 1 : la fin du Bruxelles – Bâle
Ce premier acte est le seul négatif. On en a déjà assez parlé. Le débat a surtout pris une tournure symbolique. La ligne L162, créée en 1855, traverse de beaux paysages peu peuplés qui font la joie du tourisme local wallon. La ligne fût jadis une grande artère internationale lorsque de nombreux trains rejoignaient Bâle, la Suisse et l’Italie, de même que le sud de la France pour éviter Paris. Depuis 2003, plus aucun train de nuit circule à la SNCB. Le trafic de jour, composé de 3 puis 2 circulations jusqu’en Suisse, n’enregistrait pas des taux de voyages dithyrambiques de bout en bout. D’abord à Coire (Chur), puis Zürich, la destination finale fût ramenée à Bâle. Constat fût fait que ces trains étaient remplis par du trafic régional, à commencer par des Libramont/Arlon – Luxembourg. En France, on y voyait surtout des Metz-Strasbourg ou du trafic local alsacien. Bref, cela n’avait d’international que de nom. Actuellement, un IC par heure relie Bruxelles au Grand-Duché, conservant de facto le caractère tant symbolique d’international de la ligne L162. Au-delà, on compte 5 correspondances jusqu’à Metz. Un seul train fait Luxembourg – Bâle sans aucun changement, ce qui en dit long sur la nature de la demande (voir horaires des CFL à ce lien).

Acte 2 : la lancée du Thalys IZY
L’acte 2 est positif. Thalys se met à la mode low-cost, mais pas vraiment comme le TGV Ouigo de la SNCF. Ce dimanche démarre le TGV « IZY » (easy), dont on a parlé récemment. Pour rappel, la différence majeure pour obtenir les petits prix est de « descendre » de la coûteuse LGV dès Arras, par allongement du parcours en 2h15 à 2h30 via la ligne classique. Cette option permet de réduire le péage ferroviaire mais sonne comme un aveu la réalité des coûts de la grande vitesse, particulièrement en France. Ce sont les rames TGV réseau 4551 et 4521 qui assurent les liaisons Izy.



Acte 3 : Bruxelles, l’ouverture du tunnel Schuman-Josaphat
Attendu depuis décembre, repoussée car il manquait encore un test d’évacuation grandeur nature, le tunnel Schuman-Josaphat entre en service ce lundi. « Les associations de voyageurs Navetteurs.be et TreinTramBus ainsi que l’association de consommateurs Test-Achats ont salué dimanche la mise en service du tunnel Schuman-Josaphat. » rappelle le quotidien Vers L’Avenir. De quoi s’agit-il ? Du tunnel ferroviaire à deux voies qui relie la gare Schuman, aux pieds des institutions européennes, au quartier nord-est de Bruxelles via la halte Meiser, et par-delà jusqu’à l’aéroport. Grâce à cet ouvrage, le trafic venant de Hal, Nivelles (par la L26) et Ottignies (L161) peut justifier ses connections vers l’aéroport moyennant ce détour par Schuman, qui boostera le taux de remplissage. Mais comme on le sait, la gare de l’aéroport reste pour le moment fermée suite aux attentats du 22 mars dernier. Il n’empêche que l’ouvrage permet une fluidification bienvenue du trafic ferroviaire bruxellois, particulièrement sur le tronçon très chargé entre Etterbeek et Schaerbeek / Gare du Nord.