Dans la
fièvre actuelle qui agite le petit monde ferroviaire belge, le parti Ecolo
avait pris le gouvernement à contre-pied début octobre en soutenant la thèse
syndicale d’une entreprise unifiée comme avant 2005, plutôt qu’une structure
bicéphale. On peut comprendre le parti : d’une part l’approche des
élections communales du 14 octobre, et d’autre part le programme politique des
Verts en matière de transport.
Ce qui
intéresse avant tout les Verts, c’est le transport et son côté « service social ».
Inversement, ils ont toujours été très réticents à la technique, qui concerne
davantage Infrabel. Les Verts en effet
considèrent que plutôt que de dépenser des milliards en travaux, il est plus
opportun de rénover l’existant à moindre frais et de dépenser pour un transport
« plus social ».
Illustration
concrète vers 1990 : Ecolo avait toujours été opposé au TGV, non pas le
train, mais bien les lignes, au motif de dégradation du paysage,
d’expropriation de bonnes terres agricoles et de coûts faramineux. Ils avaient
proposé de faire passer les 80 TGV actuels via Mons, par la ligne classique
réaménagée, sans plus de détails techniques.
Autre illustration
plus récente : les Verts proposaient un RER bruxellois sans béton à
quelques coups de pinceaux, afin de ne pas dégrader l’environnement et surtout
de contenir une éventuelle fuite des classes moyennes vers nos vertes
provinces, diminuant la mixité tant espérée de la capitale.
Avec une
SNCB forte et unifiée, Ecolo dispose d’une arme pour freiner les dépenses
d’infrastructure et mettre en œuvre la politique sociale dont rêve le parti depuis
toujours. Avec une structure bicéphale, Ecolo craint comme la peste des
subventions « moins sociales » dirigées en priorité vers des travaux.