Trainworld ouvre ses portes
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24/09/2015
Pour l’anecdote, à deux pas du musée, un nouvel hôtel est ouvert rue Georges
Rodenbac à Schaerbeek, avec la particularité de comporter en toiture un
morceau de la voiture couchette I5, rappelant que le quartier était depuis les
années 60 le départ de nombreux Trains Autos Couchettes vers le sud de
l’Europe. Trainworld ouvre ce 25 septembre 2015 et va pouvoir maintenant compter
sur la liste des musées ferroviaires de qualité, aux côtés de la Cité du Train
de Mulhouse, du musée de Lucerne ou encore celui de York, en Grande-Bretagne.
Avec un objectif ambitieux de 100.000 visiteurs par an...
C’est enfin
une réalité : le musée du rail belge, baptisé « Trainworld », est inauguré ce 25 septembre 2015, en
remplacement du désuet musée statique de la gare du Nord, installé depuis 1958.
L’idée est aussi de rassembler les collections qui commençaient à rouiller dans
les dépôts de Leuven et Haine-Saint-Pierre, près de 200 pièces dans un état
très variable.
L’idée
remonte déjà bien loin, puisqu’on l’évoquait déjà depuis 1979 avec une possible
réinstallation du musée au sein des bâtiments de Tour & Taxis. Mais la SNCB
avait entretemps déjà retiré ses rails – au sens propre – et le site de T&T
avait quant à lui déjà changer de
propriétaire, consacré aux évènements diversifiés de la capitale. Il fallait
donc trouvé un autre site, sans provoquer de fièvre communautaire, ce qui
obligeait à regarder en région bruxelloise. Il y a 14 ans, le Conseil
d’administration de la SNCB du 4 octobre 2001 approuvait précisément la
création d’un « centre d’animation sur la SNCB en région
bruxelloise ». C’est durant l’année 2007 que les décisions
d’implantation seront prises : ce sera Schaerbeek-Voyageurs, avec en
partie le bâtiment voyageur existant, et un nouvel espace couvert adjacent, où
jadis on garait les wagons porte-autos des défunts Trains Autos Couchettes. Le
site côtoiera aussi la toute première ligne de chemin de fer établie en
Belgique, entre Bruxelles et Malines (ligne L25). Tout un symbole…
Les travaux
ont débuté à l’automne 2012 et ont dû s’accommoder des aléas de la
construction, avec un retard de près d’un an. La salle des pas perdus du
bâtiment voyageur de la gare de Schaerbeek (1887), surdimensionné, va servir de
hall d’accueil du Train World tout en ayant conservé son cachet des années 30.
Un bâtiment de 8.000m² au design moderne lui sera accolé, faisant référence à
l’architecture typique des ateliers ferroviaires. Le nouvel ensemble
tourne résolument le dos au concept de musée statique de bon-papa et s’oriente
plutôt vers la pédagogie et scénographie, qui a été assurée par François
Schuiten. Train World va explorer le monde du train, son passé, son présent et
son avenir. Il doit devenir une
vitrine moderne du chemin de fer d’aujourd’hui et un outil de pédagogie et de
sensibilisation au train pour les générations futures. L’ensemble est
conçu comme une succession de
mises en scènes qui relatent l’histoire des chemins de fer en
Belgique et en Europe, avec des interactions continuelles entre la
scénographie, l’architecture et le site. Aux dires de François Schuiten
lui-même, il fallait « réémerveiller » le public sur la chose
ferroviaire, trop concentrée sur une actualité pessimiste de coupes
budgétaires, de grèves ou de retards. Il n’a pas tort…
L’espace ne
permet de montrer que quelques 22 pièces des 180 années d’histoire du rail en
Belgique. On y trouvera notamment la locomotive à vapeur « Pays de Waes » de 1842, la vapeur
carénée 12.004, la diesel de ligne 211.006, la première automotrice
électrique type AM 35 ou encore les locomotives électriques 1503 et 2801. Trainworld
comporte aussi 1.250 éléments d’archives, des photos et des films historiques,
le tout dans un décor interactif
et adaptable. On peut y admirer « La petite maison le long des voies », une authentique bâtisse
d’un contremaître de la voie, devant laquelle stationne une vénérable voiture
M1. D’autres pièces seront réparties, à l’avenir, dans deux autres sites du
pays : Ostende (à créer) et Treignes (le CF3V de Mariembourg), bien connu
des amateurs.